LE BLEU DE MADELEINE ET LES AUTRES Théâtre peinture vidéo - Tous publics à partir de 6 ans
Spectacle nominé au titre du Molière du spectacle jeune public 2007
Texte Anne Luthaud
Conception mise en scène Anne-Marie Marques
Peinture Jeanne Ben-Hammo
Production les arrosoirs(compagnie)
Avec le soutien de l'Arche, Scène conventionnée pour l'enfance et la jeunesse, Scène jeune public du Doubs.Madeleine cherche les couleurs Quel est le plus beau bleu, quel est le nom du rouge de la fleur préférée de son petit frère, comment fait-on le jaune. Finalement elle les trouvera dans des tableaux de Klein, Monet et Vermeer, mais avant il faut chercher !Au fils des mots, se trace ici la couleur et le geste qui racontent eux aussi les histoires de Madeleine. À l'aide d'une caméra qui filme souvent de très près et un écran de projection, on peut voir la matière apparaître peu à peu sur la toile, tandis que les mots se disent eux aussi, peu à peu. La scène est simple, deux peintres au féminin (et en bâtiment) travaillent, écoutent la radio, sifflotent. Mais les choses semblent prendre une tournure inattendue… Attention peinture fraîche !
Avec :Jeanne Ben-Hammo, artiste peintre, dans le rôle du peintreAnne-Marie Marques dans le rôle de celle qui parle et du peintre qui ne fait rien Scénographie, lumières, accessoires etc. : les arrosoirs(compagnie)Costumes : Denise CharvetArrangements sonores : Alexandre DeschampsMusiques : Mozart, "Laudamus te" (allegro aperto), Grande messe en Ut mineur, K427 Herbert Von Karajan, Polydor, 1982Warsaw Village Band "In the forest", album Uprooting, Jaro, 2004Mich Gerber "Lament", album the Endless string, EMI Music Suisse, 2002Durée du spectacle 60 mn Les oeuvres picturales citées au cours des trois récits sont les suivantes : Le monochrome IKB 3 de Yves KleinLes coquelicots de Claude MonetLa vue de Delphes de Vermeer (et son petit pan de mur jaune longuement évoqué par Marcel Proust)
Propos sur Il s'agissait de construire une sorte de ballet entre le texte et la peinture. Que ces deux-là s'embrassent et s'étreignent comme deux corps qui roulent sur eux-mêmes. Qu'on ne sache plus, au fond, quelle est celle des deux qui mène la danse, de l'écriture ou de la peinture. Non pas pour nous perdre, mais pour tenter de créer au plus juste une résonance entre les deux, comme si les mots allaient trouver leur geste et leur couleur, la peinture ses mots. Si tenté que l'on puisse les trouver.L'occasion était trop belle, j'allais enfin réaliser ce que je n'osais faire : peindre. J'ai alors, délibérément utilisé le corps du peintre - en l'occurrence, la peintre – comme un pinceau au bout de ma main, me servant d'elle comme d'un outil précieux pour dire. Peu à peu, au cours du travail, il est apparu que la couleur et la matière de la peinture étaient, finalement, ce qui pouvait donner, ou redonner vie aux corps. Et que, peut-être, le seul moyen de tenir debout, d'être en mouvement résidait dans le fait de faire pénétrer en nous cette couleur, s'en enduire, s'y frotter. Ainsi, privilégiant l'endroit du ventre et des mains tout pourrait commencer - au regard de l'enfant à naître dans le ventre de sa mère et des mains qui l'aide à en sortir. D'une autre façon, on pourrait parler d'une métaphore des émotions qui nous traversent, nous malmènent, font de nous des vivants. La couleur en nous et autour de nous, comme un grand champ de bataille qui nous raconte.
AM Marques Du point de vue de celle qui peint Outils : rouleaux (larges, petits), pinceaux (gros, petits, larges, ronds), couteaux, spatulesSurfaces, supports : feuilles, papiers, calques, vitreMatières : peintures (diluées, épaisses), objets, terre, eauPositions : au sol, du dessus, verticales, au chevaletGros plans et caméra qui transforment, qui cadrent ce que je fais, ce que je vois sur mon support, ne donne à voir qu'une partie. Ici, la caméra détermine le cadre, l'écran devient la toile et créés ainsi une distance entre moi et ce que je réalise.Les demandes d'Anne-Marie Marques ont provoqué une composition en constante construction (ajouter, enlever, effacer, dilué, caméra déplacée) qui crée comme un tableau fragmenté (différent d'une toile achevée) et montre ce que l'on ne voit plus quand on regarde une peinture.L'enchaînement de mes actes, de mes traits, de mes gestes, le mouvement des outils, leur rythme ont tracés une écriture en parallèle à celle de l'auteur, Anne Luthaud, en inscrivant sur l'écran une écriture à deux voix (ou quatre mains) où les couleurs trouvent leurs sonorités.La contrainte de répétitions du même geste, du même trait avec le même pinceau, la même couleur m'ont obligé à une extrême précision. Si j'ai pu trouver ma liberté dans cette contrainte, c'est que celle-ci m'a permis de n'être que dans un geste musical.
J.Ben-Hammo Ce qu'en dit l'auteur
Pour moi, Le bleu de Madeleine et les autres c'est dire, avec une couleur, le monde autour –ce qu'on regarde, ce qu'on y prend et ce qu'on en fait ; comment les couleurs du quotidien fabriquent des images et des histoires – que l'on cherche et que l'on trouve finalement dans la toile fabriquée d'un peintre. J'ai aimé donner ce texte à Anne-Marie Marques : je savais qu'elle creuserait les mots, leur offrirait de nouvelles images, une autre existence.
Anne Luthaud
Le bleu de Madeleine et les autres par Scene-nationale-61
Propos sur Il s'agissait de construire une sorte de ballet entre le texte et la peinture. Que ces deux-là s'embrassent et s'étreignent comme deux corps qui roulent sur eux-mêmes. Qu'on ne sache plus, au fond, quelle est celle des deux qui mène la danse, de l'écriture ou de la peinture. Non pas pour nous perdre, mais pour tenter de créer au plus juste une résonance entre les deux, comme si les mots allaient trouver leur geste et leur couleur, la peinture ses mots. Si tenté que l'on puisse les trouver.L'occasion était trop belle, j'allais enfin réaliser ce que je n'osais faire : peindre. J'ai alors, délibérément utilisé le corps du peintre - en l'occurrence, la peintre – comme un pinceau au bout de ma main, me servant d'elle comme d'un outil précieux pour dire. Peu à peu, au cours du travail, il est apparu que la couleur et la matière de la peinture étaient, finalement, ce qui pouvait donner, ou redonner vie aux corps. Et que, peut-être, le seul moyen de tenir debout, d'être en mouvement résidait dans le fait de faire pénétrer en nous cette couleur, s'en enduire, s'y frotter. Ainsi, privilégiant l'endroit du ventre et des mains tout pourrait commencer - au regard de l'enfant à naître dans le ventre de sa mère et des mains qui l'aide à en sortir. D'une autre façon, on pourrait parler d'une métaphore des émotions qui nous traversent, nous malmènent, font de nous des vivants. La couleur en nous et autour de nous, comme un grand champ de bataille qui nous raconte.
AM Marques Du point de vue de celle qui peint Outils : rouleaux (larges, petits), pinceaux (gros, petits, larges, ronds), couteaux, spatulesSurfaces, supports : feuilles, papiers, calques, vitreMatières : peintures (diluées, épaisses), objets, terre, eauPositions : au sol, du dessus, verticales, au chevaletGros plans et caméra qui transforment, qui cadrent ce que je fais, ce que je vois sur mon support, ne donne à voir qu'une partie. Ici, la caméra détermine le cadre, l'écran devient la toile et créés ainsi une distance entre moi et ce que je réalise.Les demandes d'Anne-Marie Marques ont provoqué une composition en constante construction (ajouter, enlever, effacer, dilué, caméra déplacée) qui crée comme un tableau fragmenté (différent d'une toile achevée) et montre ce que l'on ne voit plus quand on regarde une peinture.L'enchaînement de mes actes, de mes traits, de mes gestes, le mouvement des outils, leur rythme ont tracés une écriture en parallèle à celle de l'auteur, Anne Luthaud, en inscrivant sur l'écran une écriture à deux voix (ou quatre mains) où les couleurs trouvent leurs sonorités.La contrainte de répétitions du même geste, du même trait avec le même pinceau, la même couleur m'ont obligé à une extrême précision. Si j'ai pu trouver ma liberté dans cette contrainte, c'est que celle-ci m'a permis de n'être que dans un geste musical.
J.Ben-Hammo Ce qu'en dit l'auteur
Pour moi, Le bleu de Madeleine et les autres c'est dire, avec une couleur, le monde autour –ce qu'on regarde, ce qu'on y prend et ce qu'on en fait ; comment les couleurs du quotidien fabriquent des images et des histoires – que l'on cherche et que l'on trouve finalement dans la toile fabriquée d'un peintre. J'ai aimé donner ce texte à Anne-Marie Marques : je savais qu'elle creuserait les mots, leur offrirait de nouvelles images, une autre existence.
Anne Luthaud
Le bleu de Madeleine et les autres par Scene-nationale-61